Une larme de sang

[HRP: en directe provenance du Forum Seriane]

-"Tata 'Nuit déguisée fantôme pour Hallouine."

Phrase innoncente, phrase d' enfant... Phrase si futile au premier abord et qui prenait tout son sens maintenant, maintenant que LeroyKincaid avait déclaré avoir mis un terme à l' existence de Minuit.

Rien.. Rien n' arrivait à lui inspirer le moindre réconfort, la moindre douleur, il évoluait depuis quelques heures dans un monde totalement aseptisé. Tout ce qui l' entourait c' était un vieux tas de pierres, un phare qui avait tant représenté dans son existence et, au pied de ce phare, sa fille qui jouait a concasser des kwabes avec des pierres trouvées sur la berge. Sa fille qui avait eu ces mots, ces mots dont il n' avait su saisir le vrai sens.

Il restait là, assis en tailleur à observer un parchemin vierge, une vieille plume de corbac à la main. Il ne ressentait même plus la douleur des pierres anguleuses qui meurtrissaient ses chairs, il n' était même pas serein, non, seulement.. Vide

Sans même s' en rendre réellement compte, il commença à écrire quelques mots sur le parchemin.

Parchemin a écrit:

Bonsoir à toi, ma grande,

tu n' as jamais été une personne de longs discours et de paroles futiles, seulement tu me connais et tu sais que je suis incorrigible, j' ai besoin de dire, de gueuler ou d' écrire ce que j' ai sur le coeur, à chaque instant et là j' en ai des tonnes sur le coeur. J' en ai tellement lourd que je sais que le sommeil risque d' être une denrée hors de mes moyens pendant quelque temps.

Ma première réaction quand Leroy a demandé une minute de silence et en a exposé la raison, ç' a été de lui brailler dans les oreilles pour lui réclamer une explication. C' était trop... Impossible.. Perdre quelqu' un d' aussi cher que toi, je n' y étais pas préparé.

Depuis le premier jour, depuis notre première rencontre plusieurs choses se mèlent, tout d' abord l' admiration. Tu as toujours dégagé une aura particulière, pour ne pas dire impressionnante, intimidante, une aura qui a attisé ma curiosité dès la première seconde. Peut-être tout simplement que je voyais en toi une facette de moi, une noirceur que je ne connais que trop bien. Mais au vu de nos premiers contacts, je ne pensais pas acquérir, un jour, ton respect, ta confiance. Jamais je n' oublierai cette nuit, cette nuit où tu as sauvé ma santé mentale, ma carrière et jusqu' à ma vie. Jamais je n' oublierai ce que tu as fait pour quelqu' un que tu ne connaissais pas le moins du monde à l' époque, quelqu' un qui ne t' avait donné à voir que maladresse et stupidité.
Jamais je n' oublierai cette entrevue à la taverne, ce verre autour duquel on s' est dit tant de choses en si peu de temps.

Jamais je n' oublierai non plus tout ce que tu m' as appris, que ce soit par ton mutisme, tes piques qui ont toujours fait mouche ou ta sagesse de chaque instant. Peu de personnes ont eu accès à ce que cache le vernis froid, inerte et presque inquiétant que tu donnais à voir. Et je sais la chance que j' ai eue que tu me laisses, à de rares moments qui resteront à jamais gravés dans ma mémoire, voir la personne qui se cachait derrière. La douceur, la sensibilité, ton coeur d' or. Tout ce que tu as toujours précieusement tenté de protèger derrière ce foutu vernis, ce vernis qui au final n' a jamais rien été de plus que de la pudeur. Jamais je n' oublierai nos conversations de taverne, jamais je n' oublierai cette fois où tu as craqué, cette fois à la taverne d' Astrub où tu es venue pleurer sur mon épaule, j' ai conscience de tout ce que signifie ce geste à priori anodin, j' ai conscience de ce que ça représente de confiance et d' affection venant de toi et, même si je ne te l' ai jamais dit, comme bien trop de choses d' ailleurs, ce simple geste a ouvert mes yeux. Il m' a laissé voir ce que je pressentais depuis le premier soir, cette fameuse enigme qui me fascinait en toi depuis le début. Oui tu es humaine, oui tu aimes, oui tu souffres, oui tu es une femme, tout simplement, aussi forte, aussi fragile que tout autre, pas cette bète de cirque dénuée de tout sentiment que trop voient en toi par ignorance et par feinéantise. Ce geste qui pour certains paraitrait banal au possible m' a énormément touché, malgré tout le mépris que tu as pu me dire, je sais qu' il y a peu d' hommes sur cette terre qui peuvent se targuer d' avoir reçu telle marque de respect de ta part. J' ai tû tout ça par respect pour ta pudeur, je me rends compte aujourd' hui que j' aurais pu aborder les choses différemment, peut être que ça aurait aidé certaines choses à changer, peut-être que je n' aurais pas ce soir à pleurer une personne qui m' est si chère.

Ce n' est pas une amie que j' ai perdue cette nuit, ce n' est pas la meilleure d' entre elles, ce n' est pas un maitre, pas un modèle de droiture, d' honneur, pas la tutrice dont j' ai toujours dit que j' aurais voulu l' avoir, pas la personne dont j' admirais le plus l' intégrité dans ce clan. Ce n' est pas une de ces femmes que j' ai perdu ce soir, c' est toutes en même temps et bien plus, même.

Jamais non plus je n' oublierai cette chopine que tu m' as offert la semaine dernière, ni ces mots, ces mots dont je n' ai pas su saisir le sens, une fois de plus "Tu m' as ouvert les yeux, tu m' as donné envie de redevenir libre". A te voir sans ailes mon coeur s' est serré, il s' est serré parce qu' il sait aussi bien que moi ce que représentait ce clan à tes yeux, parce qu' il sait aussi ce que tu représentes pour tant de membres de ce clan, moi en tête. Jamais je n' aurais pu imaginer le nouveau sens que ces mots ont pris cette nuit.
Jamais je n' aurais pu imaginer t' avoir donné l' envie de te libérer de ton existence. Minuit, jamais je n' oublierai non plus que je n' ai rien fait pour t' aider à repartir d' un meilleur pied, jamais je ne t' ai accordé le temps ou l' attention dont tu aurais eu besoin, jamais je n' oublierai que je n' ai pas su voir tout ce mal-être en toi, que je n' ai pas pu t' aider à le chasser. Jamais je n' oublierai que mon silence m' a couté tant.. Si seulement j' avais su mettre sur le tapis ce qui n' était que des intuitions, sûrement qu' on n' en serait pas là, aussi bien toi que moi. mais pour une fois je n' ai pas su ouvrir ma gueule, je ne l' ai pas fait quand il fallait.
J' ai toute une existence pour méditer à tout ça, aux conséquences de ce qui, au final, n' aura été que de la lacheté de ma part, mais ainsi va la vie, nous sommes tous condamnés à regarder les autres partir un par un jusqu' au jour où ce sont les autres qui nous regardent partir. J' ai bien l' intention de voir partir le plus de gens possible, de retarder au plus possible la fin, de profiter pleinement de mes jeunes années et des autres aussi, de ces années que tu ne verras pas. Je compte bien les vivre assez intensément pour nous deux.
Je sais qu' on se retrouvera de l' autre côté du fleuve, et j' attendrai ce moment avec un pincement au coeur tout le temps qu' Ecaflip m' accordera le souffle.

Je ne souhaite qu' une chose, et tous les jours Ecaflip entendra cette prière désormais, j' espère de tout mon coeur que là bas tu es réellement apaisée, que tu as laissé tes douleurs terrestres là où est leur place, en Amakna.

J' espère que tu es enfin libre d' être toi-même

A plus tard

Sam

Son message terminé, il se leva lentement, tel un craqueleur s' étirant au petit matin, puis il fît un signe de la main en direction de Venora pour qu' elle le suive et il prît la route, sans le moindre enthousiasme en direction de l' ouest. La forêt d' Amakna, les Champs de Farle, tous ces lieux habituellement remplis de sinistres gémissements la nuit étaient parfaitement silencieux, comme si la lune elle-même était trop occupée à pleurer la mort de sa fille pour mener son train train quoitidien. Son absence totale de motivation lui fît mettre bien plus de temps que nécessaire pour arriver en vue de son objectif, une sinistre pyramide de pierre grise sur laquelle était dessiné un croissant noir, emblème du dieu Sram, il pénètra dans l' édifice, et se dirigea d' instinct vers un petit meuble près de l' entrée. Après quelques secondes d' hésitation, il déposa son parchemin roulé et posa dessus une rose noire qu' il tenait dans son autre main. Une goutte vint heurter le parchemin en un claquement sec. Il porta sa main à son visage, planta une de ses griffes dans la peau sous son oeil et suivit le long de sa joue tout le trajet qu' avait fait cette larme avant de tomber sur le parchemin. Il ne ressentait toujours rien, pas la moindre douleur. Sans doute pris d' un moment de lucidité, il se décida brusquement à abandonner ici son parchemin et à rejoindre sa fille, à qui il avait demandé de l' attendre devant l' entrée du temple. Tandis qu' il franchissait la porte, il sortit son épée et regarda son reflet dedans, une goutte de sang chaud coulait depuis son oeil jusqu' à la base de sa machoire, suivant l' exact tracé qu' aurait emprunté une de ses larmes..

-"A très bientôt, ma grande"

Iopo arriva, vit Ches, Sam, le parchemin, et pensa aussitôt à de nouveaux potins mis en place par les deux Ecas.
Elle attrapa le parchemin et le lût, ou plutôt essaya, car l'écriture serrée de Sam lui était quasi illisible.

Citation :

Perdre quelqu'un de si cher que toi...

Citation :

Jamais je n' aurais pu imaginer t' avoir donné l' envie de te libérer de ton existence. Minuit, jamais je n' oublierai non plus que je n' ai rien fait pour t' aider à repartir d' un meilleur pied, jamais je ne t' ai accordé le temps ou l' attention dont tu aurais eu besoin, jamais je n' oublierai que je n' ai pas su voir tout ce mal-être en toi, que je n' ai pas pu t' aider à le chasser. Jamais je n' oublierai que mon silence m' a couté tant...

Ces mots la figèrent.
Elle leva la tête, vit l'air pas trop inquiet de Ches, relut le parchemin, releva la tête, regarda Sam, puis à nouveau Ches.
Ne voulant pas croire ce qu'elle lisait, la Iopette partit d'un pas vif vers la demeure des Sérianes, prête à tirer son épée.

*n'y comprend rien" hein?..que..quoi?!

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Plus de détails et la fin => http://seriane-kerm.forumactif.com/viewtopic.forum?t=4698
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Iopo revint du Repaire du Clan d'un air déconcerté.
Elle avait vu Minuit, de loin, entourée par les Sérianes, sans pouvoir l'approcher.
En tout cas rassurée, elle prit une plume et écrivit aussi un mot.

Citation :

Minuit,
J'ai rien compris Oo
En fait, un peu, si.
J'ai à peu près pigé que tu n'étais plus Sériane et que tu t'étais fait noyer, ou je sais plus quoi... Mais que t'es toujours à peu près en vie.
Reviendras tu parmis nous ?

Elle ne signa pas. Dans sa tête, toutes les filles auraient pu écrire ce mot...

Toujours installé non loin, Grey avait suivi l'annonce de la mort de Minuit, et avait eu du mal a le croire. Il avait été triste de perdre une de celles qu'il apréciait tant ; il avait été triste de voir partir une des personnes qu'il amait croiser pendant ses périples...
Mais il avait finit par comprendre...
Il parla alors dans le vide, a lui même ou a la nuit

Un cycle ne s'arrête pas...
Une phase de la Lune passe, une autre commence, il en est de même pour Ses enfants.
Que cette nouvelle vie qui commence t'apporte ce qu'il te manque, Minuit...

Puis il regarda le ciel par la fenêtre, l'air pensif...

*voit la concentration de gens au meme endroit*

*parcouru tout les messages*

*chuchotta a iopochocolaté* Je crois que le coup du fleuve c'est symbolique.. elle s'est pas noyé... elle a été tué par un grand seriane... mais elle l'a demandé apparement... sont obéissant ces sérianes

*rechuchotat a iopo100%cacao* Fin d'un coté je suis pas sur d'avoir tout compris non plus...

* a rien compris mais a toujours trouvé que les grandes personnes sont incompréhensibles *

* va tirer sur la cape de Ludi pour un gros calinou et en espérant qu'elle lui explique ce qui se passe*

Tatie !!! quoi histoire?

*entre dans le repaire l'air un peu hagard*

- J'ai entendu d'affreuses rumeurs concernant Minuit. Sam m'a dit qu'elle allait bien mais je voulais m'en assurer.

*Regarde autour d'elle. Tout le monde semble passablement abasourdi*

- Elle n'est pas là...

*Apercoiss Pandoraa qui tire sur la cape d'une Ludi perdue dans ses réflexions*
*S'approche et prend Pandoraa dans ses bras*

- Bonjour pitchoun, maman va attendre avec toi le temps que tous le monde reprenne ses esprits.

*s'installe devant le feu Pandoraa sur les genoux*

*Entre en coup de vent manquant bousculer Sam, des parchemins sous les bras, des traces d'encres sur les joues*

*Essuie consciensement ses bottes crottées sur le tapis*

*se dirige vers la table pour poser son bardas puis s'arrête en voyant l'attroupement *

*Vois Iopo l'air abasourdit tenir un parchemin le long de son corps contre son coeur*

-Mais ...*blanchit* Il est arrivé quelque chose !!

*se dirige à grand pas et saisit la lettre de Sam des mains de Iopo*

*parcourt la lettre du regard, la lisant et la relisant plusieurs fois pour bien assimiler la nouvelle *

-Minuit ? Morte ? Non c'est impossible pas elle !!
Je ...je...
Bon Sang qu'est-ce qui se passe ici ?