T'écrire dans de telles circonstances n'est pas chose aisée. Cette démarche, quoique irrépressible, n'est ni folle, au fond, ni recommandée, je m'en doute. Pourtant, il le faut bien : il est des moments dans la vie, je crois, où le coeur prend le pas sur la raison. Ma pauvre conscience, débordante de lucidité, ne va même pas combattre. Il s'agit là d'un livre ouvert sur la page de mes sentiments. Libre à toi de prendre un instant pour t'y pencher, ou de laisser voler ces mots (maux ?...) au vent.
André Gide : "Le plus grand bonheur après que d'Aimer est de confesser son Amour". Je crois que poser son coeur sur du papier reste la manière la plus authentique et la plus sincère de le faire. "Confesser son Amour", c'est un aveu déjà maintes fois réalisé me diras-tu ; il n'en reste pas moins que le désir, que dis-je le besoin de le faire par écrit, de façon entière et sans demi-mesure, s'impose à moi aujourd'hui.
Je ne vais pas te raconter l'histoire de la jeune femme béate d'admiration, il me semble que tu ne la connais déjà que trop. Non. Je vais te dire l'aventure d'une femme qui aime passionnément, comme je crois que cela ne peut se produire qu'une fois dans la vie.
Comment trouver les qualificatifs appropriés pour peindre un sentiment si fort, si fou ?...Je ne sais d'ailleurs si je parviendrai à rendre de manière assez "digne" dans ces quelques lignes ce qui hante mon corps, mon esprit et mon coeur si intensément. Mais il me faut essayer.
Tu es indéniablement la plus belle rencontre que la vie m'ait donné de faire. Une aura de charisme vole autour de ton être. Tu me fascines. Tout en toi m'émeut. Il y a du charme dans le moindre de tes gestes, dans la plus simple parole. Ton regard est envoûtant et ta voix d'une rare sensualité. Ton esprit et ton savoir m'impressionnent, et je devine que ta personnalité cache encore autant de trésors que j'aimerais découvrir.
Neuf mois ou presque, presque un an déja - autant dire une éternité du haut de mes 25 ans ! - Depuis tout ce temps, pas un jour ne s'est passé, pas une nuit ne s'est écoulée, sans que ton image ne soit dans mes pensées. Je ne peux freiner ces élans qui me poussent à t'admirer toujours plus, à te désirer comme personne, à vouloir sentir ta présence toujours à mes côtés...
Bien évidemment, il n'est pas facile de porter en soi de tels sentiments, si incontrôlables. L'"ombre de toi" m'a toujours ratrappée...Je dois me rendre à l'évidence : je suis condamnée à être la prisonnière de cet amour jusqu'à la fin de mes jours...et même après...Quoique tu puisses en penser, le temps n'y fera rien : lui qui amoindrit les petites passions renforce les grandes !
Comme je te l'ai expliqué, ce que j'éprouve est tout-à-fait paradoxal : j'ai mal à en mourir de vivre ça. Mais en même temps, je ressens un étrange plaisir de souffrir ; car cette souffrance est "noble". Elle est le lien qui m'unit à toi.
Quand le destin t'a posé sur ma route il y a quelques mois, j'ai cru à un mirage. Goûter à ta peau, respirer ton odeur, te découvrir si sensuel, c'était toucher mon illusoire bonheur du bout des doigts. Je me suis enivrée depuis ce jour à revivre chaque nuit nos étreintes en rêve, à t'imaginer au creux de moi. Ce désir là est comme un poison qui coule dans mes veines, latent, inlassable.
Je sais pertinemment que je ne peux te demander "une vie", et je doute bien que tu ne voudrais de la mienne en échange. Je ne crois pas que l'on soit maître de ses propres sentiments, on n'a aucune emprise réelle sur eux, alors sur ceux des autres...
Ce n'est ni trivial, ni dérisoire : c'est empli d'une symbolique indéniable à mes yeux. Car dès lors que je t'ai rencontré, mon existence entière a prit un sens nouveau. Vivre dans le dessein égoïste du contentement de soi relève de la petitesse du genre humain. Ce que moi je veux réellement, et avec une force indomptable, c'est te voir comblé absolument. Je voudrais que chaque jour soit pour toi une merveille, que chaque expérience te grandisse, je voudrais surtout te savoir aimé comme tu le mérites. Et c'est étrange car je crois que tu le mérites bien plus que personne...Cette parole là peut encore te surprendre, car l'on peut considérer que tout homme, si petit qu'il soit dans l'humanité, a droit à sa part d'amour. Et en effet, cela n'est pas faux, bien-sûr. Pourtant, il demeure qu'en ce qui te concerne, c'est différent : Tu es quelqu'un d'extraordinaire et c'est l'amour comme un chef-d'oeuvre que je veux te voir vivre.
Saches néanmoins que je saurai faire de la patience ma plus grande alliée. Et n'ai crainte : je considèrerai l'accomplissement de ce désir comme le point d'orgue "sublimissime" à ce qui restera à jamais l'unique réelle passion dévorante de ma vie.
Sur ces quelques mots s'achèvent ma "lettre morte", mon "ôde à toi". Je ne sais si tu la lira, je n'ose que l'espérer.
je t'aime...passionnément...
A la folie? surement aussi ..... [/hrp]